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VOISINAGE

J'étais sorti dans le couloir. J'entendais les voisins qui discutaient, et la musique qu'ils écoutaient couvrait presque tous les bruits après que j'eus fermer la fenêtre qu'on avait laissée ouverte dans la cage d'escalier. En remontant les quelques marches qui me séparaient alors du palier, afin de revenir chez moi, j'entendis un bruit d'eau, cela venait de l'appartement de la personne dont la porte d'entrée se trouve juste sur le palier. Je m'approchais sans faire de bruit, tendant l'oreille et la collant sur le montant de la porte en bois. Elle prenait une douche, j'entendais l'eau couler à flot dans une autre pièce. Quelques jours auparavant j'avais entendu une conversation nocturne. En règle général c'est un jeune couple qui occupe cet appartement mitoyen du notre par la cuisine, avec les autres voisins se sont nos deux chambres qui se jouxtent, mais le soir où j'étais sorti pour descendre les poubelles, j'avais très distinctement entendu le couple parler à une de leurs amis à qui ils expliquaient comment se débrouiller pour vivre dans l'appartement ; ils l'hébergeaient visiblement le temps d'une absence quelconque, un voyage, un travail, je ne sais pas, mais apparement pour une période assez longue. J'entendais leur conversation depuis le seuil de mon appartement. Le couloir était plongé dans le noir. Au début j'avais cru qu'il s'agissait du couple du couloir, avant de finalement me rendre compte de mon erreur en entendant leur porte s'ouvrir et que leur amie s'en aille. C'était elle aujourd'hui qui prenait sa douche. Il était onze heures. Je décidais de descendre chercher mon courrier comme j'en avais l'intention. En remontant, je me rendis compte que le bruit d'eau avait disparu, et que dans un même temps, les voisins avaient cessé d'écouter leur musique. Je les entendais discuter près de la porte d'entrée, ce que je déduisis en percevant leur voix si proches, ainsi que les sons de chacun de leurs mouvements, comme si je me trouvais tout près d'eux, sans pour autant les voir. Je m'aperçus alors, en m'approchant lentement de la porte de la jeune femme qui venait de prendre sa douche, qu'elle avait mis la radio ; elle écoutait France Inter tout comme moi, ce qui me fit sourire. Je me baissais pour regarder à travers le trou de la serrure. Je ne voyais que la tête de son lit, au pied duquel se trouvait, à même le sol, une petite lampe de chevet aux couleurs bariolées. Contre le mur, derrière son lit, un meuble en faux bois. Dans cette position, l'oeil rivé à ce minuscule trou, l'échine courbée, la tête contre le chambranle de la porte, je pouvais même l'entendre bouger quand elle n'entrait pas dans mon champ de vision. Et je la vis en effet, elle vint s'allonger justement tout au bout du lit, dans le sens de la largeur, cherchant visiblement de quoi lire dans une pile de vieux magazines. Elle portait un peignoir de bain en coton blanc, avec un liseret bleu ciel au niveau des manches et du col, ainsi que des initiales entremêlées sur la poitrine. Elle avait de longues jambes que j'admirais, sous la pression de son corps, il fallait qu'elle se tende en avant pour attraper les journaux les plus éloignées, elle ouvrit largement les jambes afin de se maintenir en équilibre sur le bord du lit, et mon regard s'imisca entre ses cuisses, vers la tâche sombre de son sexe. Elle tardait à trouver le numéro qu'elle souhaitait, jusqu'au moment où le téléphone retentit, elle se leva prestement, pour disparaître hors de ma vue. J'écoutais vaguement la conversation, sans grand intérêt il faut bien l'avouer. Puis elle raccrocha. Elle ne reparut pas avant un long moment, si ce n'est, l'espace d'un instant, lorsque je la vis se placer juste devant le trou de la serrure, de dos, à croire qu'elle le faisait exprès, pour mettre une culotte, tout en gardant son long peignoir blanc sur elle. Quand elle reparut, elle portait toujours son peignoir, ce qui me fit plaisir, je dois bien le dire. Les paroles de mes voisins qui semblaient sur le point de partir de chez eux, me firent me relever un instant, fausse alerte, quand je revenais placer mon oeil derrière le trou de la serrure, je la vis s'approcher de la porte ; plusieurs fois elle avait eu ce geste, une fois pour éteindre la lumière (l'interrupteur se trouvait juste au niveau de la porte d'entrée), une autre fois pour aller aux toilettes, juste à droite en entrant, et je l'entendis uriner), et chaque fois mon coeur se serrait de peur, mais aussi vite je me rassurais en pensant qu'il était fort peu probable qu'elle ouvre la porte dans cette tenue. Je n'avais qu'une autre crainte, c'est qu'elle mette la clé dans la serrure, et je n'aurais plus rien vu. Mais qu'avais-je vu, au fait ? rien de bien intéressant. Elle ne portait plus son peignoir, mais elle venait d'enfiler un pantalon qui la faisait paraître plus longue que je n'avais cru jusque-là. Elle était seins nus. Je regrettais de ne pas l'avoir vu mettre ce pantalon, tout en me rappelant qu'elle portait déjà sa culotte. Elle était à quelques centimètres de la porte, se regardant apparement dans un miroir installé sur le mur, en entrant, juste à gauche. Et je la vis se regarder quelques trop courts instants, tourner légèrement le buste, pour voir la coupe de ce pantalon en flanelle. Ses seins étaient de taille moyenne, plutôt bien dessinés, semblant fermes, l'aréolle et les tétons foncés (tout particulièrement attirants, presque carrés) pointant fièrement. Elle s'éloigna puis revint dans mon champ de vision, elle portait désormais un pull marin. Habillée, ce n'était plus du tout la même femme. Avec son peignoir, elle avait quelque chose de massif qu'elle n'avait plus du tout, une fois vêtue. Et surtout avec ce pantalon qui l'allongeait et l'affinait. Une jeune femme plutôt séduisante, ayant fière allure. J'imaginais la rencontrer dans la rue dans la journée. Elle portait des lunettes rondes métalliques qui lui faisaient des petits yeux, un teint légèrement hâlé, des cheveux blonds vénitiens relevés en chignon, ce qui m'empécha de deviner leur longueur. Je crois qu'elle travaille dans l'informatique. Quelques temps plus tard, je passais de nouveau devant leur appartement. J'y passe en fait chaque fois que je sors de chez moi. Ce fut de nouveau le bruit de l'eau qui attira mon attention. Quelqu'un prenait une douche dans cet appartement. Je m'approchais sans faire de bruit, collant mon oeil au verrou. Il y avait deux personnes dans l'appartement. L'une sous la douche, et l'autre que j'entendais aller et venir dans le reste de l'appartement, sans que je puisse encore l'apercevoir. Puis l'eau de la douche cessa. Et je vis sortir un jeune homme. Il s'immobilisa devant la porte d'entrée, peut-être se regardait-il dans la glace. Je voyais son sexe grandeur nature. Un sexe plutôt long, de belle forme. Il se retourna pour se diriger vers le lit. Ses fesses et le bas de son dos poilus. Je l'entendis parler de caleçon avec sa compagne qu'enfin j'aperçus, elle portait encore son peignoir blanc à liseret bleu ciel. Je compris à leur discussion qu'ils ne passaient dans cet appartement que leur week-end. La jeune femme passa un temps infini pour choisir comment elle allait se vêtir. Elle essaya plusieurs vêtements, se plaignant à plusieurs reprises de ses cuisses, les appelant ses jambonnaux. Elle fit même l'essai de bas de laine mi-cuisse pour plaisanter avec son ami, prenant des poses sexy. Puis elle mit un pull à coll roulé noir. Nous étions dimanche, il était 11h00. Le jeune homme resta longtemps en caleçon et chaussettes de laine jaune, puis je le revis passer devant la porte pour aller se raser ; il avait oublier de le faire avant de prendre sa douche. Quand ma femme revint du marché, elle m'apprit qu'elle avait rencontré le couple du bout du couloir. Elle les avait trouvé très jolis. Le couloir dans l'obscurité. Le bruit lancinent du robinet du palier qui fuit. La fenêtre entr'ouverte laisse passer les bruits de la rue. Un rai de lumière s'échappe desous la porte de leur appartement. Je m'approche sans faire de bruit. Le jeune homme est couché dans leur lit, un bras passé derrière sa tête, il lit une revue. J'entends sa compagne lui parler, mais je ne peux la voir. Quand finalement elle rejoint son ami dans le lit, je n'aperçois que le haut de son corps, ses épaules, ses longs cheveux blonds défaits. Elle semble dormir toute nue cependant. Ils discutent longtemps tout en lisant chacun une revue. Puis vient le moment où ils éteignent la lumière, je vois la jeune femme se pencher, ses cheveux lui tombent sur le visage, et le noir se fait. Profond. Je ne vois plus rien à travers le verrou. Je me relève, et souffle. Je les entends discuter encore ça et là, de loin en loin. Un fragment de ce qu'elle lui dit attrire plus particulièrement mon attention : c'est sexy quand je fais ça, que suit des propos plus anodins qui endorment mon attention. J'attends. Je suis patient. Je sais au fond qu'il me faut attendre, ce soir. Bien sûr je ne verrais plus rien, mais je peux encore les écouter. Dix minutes plus tard, j'entends les draps glisser. Chuchottis particuliers. Un baiser, suivi d'un autre, et le léger souffle de la jeune femme. Souffle qui devient de plus en plus fort. Légèrement rauque. Mais pas un cri. Pas un. Quelques suçottements (que j'identifie être ceux de l'homme) viennent se joindre aux haletements discrets de la jeune femme. Je suis incapable de deviner dans l'obscurité, simplement dans l'écoute, la position dans laquelle ils font l'amour, toutes les positions viennent à mon esprit pêle-mêle. Ils jouissent enfin. Quelques instants après ils se lèvent l'un après l'autre. Ils allument ensuite une lumière, celle des toilettes, et vont pisser à tour de rôle. je ne vois que les fesses de l'homme, à peine celle de la jeune femme, car déjà ils éteignent la lumière pour dormir. Ils ne passent que le week-end dans cet appartement. Le lundi matin, j'étais persuadé de pouvoir assiter à la douche de la jeune femme, mais je fus déçu de voir que leur lit était fait, et qu'ils n'étaient déjà plus là vers 9h00 quand je m'approchais de leur porte. Hier soir, nous sommes rentrés tard. Un peu avant minuit, cependant. Depuis le couloir on entendait beaucoup de bruit, des voix criant, riant, en grande discussion. J'ai pensé que cela venait de chez nos deux voisins (l'un deux, serons-nous jamais lequel était-ce ? nous a téléphoné dans l'après-midi pour savoir si nous serions encore là l'heure d'après, car ils avaient oubliés leur trousseau avec la clé d'entrée), mais ma femme m'a prouvé qu'il n'en était rien, en ouvrant en grand la fenêtre de notre cuisine, qui donne du même côté, sur la cour, que celle des voisins de l'escalier. Je ne sais pas combien ils étaient là dedans, mais cela faisait un de ces bruits, car la fenêtre était ouverte. Nous nous sommes couchés. Le lendemain matin, dimanche, nous nous sommes levés plus tôt que je me l'imaginais, puisqu'il était 9h30. Nous avons pris notre petit-déjeuner tranquillement en écoutant la radio. Vers 10h00 nous avons fait l'amour. A 11h00, je descendais chercher le pain, décidé à me promener également car il faisait doux ce matin. En remontant de la boulangerie vers 11h30 je m'approchais du verrou pour découvrir l'homme (était-ce bien le même que les premières fois, il me semblait plus massif que le premier, ressemblant à s'y méprendre à l'homme que vendredi soir (en attendant ma femme, sur les coups de 20h00) j'avais vu debout dans l'appartement regardant la jeune femme se rhabiller en sortant des toilettes, celle plutôt maîgre, aux pointes de seins carrés, aux longs cheveux blonds vénitiens, qui habite là le week-end, ou l'autre que j'avais vu lire un magazine, et qui s'était revêtue d'une chemise de nuit en coton vert pour aller se coucher) allongé dans leur lit aux draps colorés à tendance verte, lisant un livre, alors que la jeune femme s'était levé pour aller aux toillettes, puis, je pense, étant donné les bruits que j'ai entendu, manger un petit quelque chose en guise de petit-déjeuner. Je l'ai donc revue nue. Elle a le corps des tops-modèles, dans la mode, un corps sans grand relief, une paire de fesses sans graisse, lisse, rien à dire, des petits seins hauts perchés, avec, effectivement des gros tétons carrés et très foncés. Elle a de très beaux, et longs cheveux d'une assez belle couleur, pas de ventre, pas de cuisses (contrairement à ce qu'elle disait à son ami une fois précédente). C'est une femme qui s'entretient, qui fait attention à elle, qui se soigne, peut-être même un peu trop. C'est en effet un corps, je le disais sans grand relief. Terne, lisse, en un mot, monotone. Un moment elle est venue chercher quelque chose derrière la tête du lit, elle s'est penchée, je voyais donc son cul, les poils de son sexe entre ses cuisses, et son ami lui caressait les seins (elle se faisait faire, occupé à ce qu'elle cherchait, ce qui rendait cette scène émouvante et sensuelle, et me rappelait certains moment passés avec ma femme, il avait les bras tendus en arrière, et la caressait un peu au jugé. Quand je suis rentré avec le pain à l'appartement, ma femme était en plein travil, je ne savais pas trop quoi faire, j'ai voulu ressortir, en lui promettant que je serais de retour vers midi et demi et qu'alors nous déjeunerions. Et je suis ressorti. Mais je ne suis pas allé dehors, je suis resté sur le palier et j'ai de nouveau regardé par le trou de la serrure ce qui se passait dans l'appartement de mes voisins. Je les entendais discuter. Elle évoquait le fonctionnement d'une machine pour faire l'expresso, sans doute un cadeau pour la crémaillère qu'ils avaient dû pendre la veille au soir. Et puis un peu plus tard elle a demandé à son ami ce qu'il voulait faire, car il était déjà midi passé, s'il voulait se lever ou rester coucher. Je n'ai pas entendu de réponse. Peu après je l'ai vu se lever et courir vers la porte d'entrée, nue. Drôle d'impression, comme si elle se précipitait vers moi toute nue. Elle a pris quelque chose dans son sac, je ne sais pas pourquoi j'ai pensé un préservatif, et je l'ai vu revenir vers le lit tout aussi vite. Mais il était déjà trente-cinq passé et je n'ai pas voulu plus tarder. A moins le quart, alors que ma femme préparait à manger, je me suis éclipsé en catimini, pour aller voir où ils en étaient, et voir ce que secrétement j'espérais c'était réalisé. A Elle était allongée sur le dos, et son ami la pénétrait, allant et venant. Ils faisaient l'amour. Il avait le nez dans son cou, et elle soufflait, les yeux à demi fermés, jouissant. Et puis il s'est légèrement soulevé, décalé, il lui a dit quelque chose que je n'ai pas réussi à comprendre, il regardait vers leurs sexes, et ils ont ris. Je n'ai pas compris ce que cela voulait dire. Je ne pouvais pas rester longtemps à mon grand dam, et déjà j'entendais les pas de ma femme s'approcher de la porte de notre appartement, je me relevais et rentrais. Elle me demanda ce que je faisais là. Je bafouillais une excuse, j'étais allé fermer la fenêtre, une histoire de chat. Elle ne me crut pas, je le vis bien a son expression, elle savait je pense que j'avais tendance à aller écouter aux portes, et ne s'en offusquait pas, elle-même un peu curieuse de la vie de nos voisins. Ce fut en tout cas la première fois que je voyais un couple (une partie seulement, et si peu de temps) faire l'amour à leur insu. C'est quoi au juste une obsession ? Appolinaire rentrerait enfin chez lui (après avoir cru voir sa femme sur les quais de l'île Saint-Louis, il a passé sa fin d'après-midi dans des cafés) et en s'approchant de la porte de son appartement, entendrait les bruits d'un couple faisant l'amour. Il s'approcherait pour écouter, comme il aurait pu le faire auparavant en espionnant une voisine, et se rendrait compte que sa femme le trompe avec sa meilleure amie, ce qu'il a toujours secrètement souhaité. (A voir...) Je suis sorti chercher le courrier. Il était peut-être 11h passée. En passant devant la porte de nos voisns je fait une halte et regarde par le trou de la serrure. C'est presque devenu une habitude. (Samedi 9 nov. 96) Je m'aperçois que le couple n'est pas encore levé. Il ya cependant assez de lumière à l'intérieur de la pièce où se trouve leur lit pour que je les distingue allongé. Surtout, les cheveux hirsutes. Elle est cachée derrière un gros coussin vert. Je ne les entend pas parler ou quelques rares chuchottements indistincts. Je vois longuemement la main de la jeune femme caresser les cheveux bruns de l'homme à rebrousse poils dans un geste affectueux (et je le comprendrais plus tard aux bruits, haletements qu'elle poussera, sensuels). Sentant qu'il se trame quelque chose, je descends vite chercher mon courrier. J'ai effectivement une lettre dans ma boîte aux lettres. Je remonte à la hâte avec, sans même prendre soin de l'ouvrir. Et je me poste à nouveau devant la porte de mes voisins. Je les vois faire l'amour. Je les entends surtout. Elle ou lui, je ne sais plus trop, l'oreille collée à leur porte dans une inconfortable position. C'est encore une fois lui qui vient se placer sur elle. Leur ébat dure longtemps. Crescendo mais pas très haut. Elle souffle beaucoup, mais ils ne disent rien. Souffle rauque. Peu de temps après avoir jouï, elle se lève et va dans la salle de bain pour pisser. Je la vois passer. Elle me paraît plus grande que les fois précédentes. Ses seins gonflés après le coït. Et sa chatte plus velue que je ne l'avais vu jusque là. Elle disparaît dans la salle de bain puis revient quelques instant après et s'immobilise entre la porte et le lit. Elle se baisse légèrement vers son compagnon pour lui dire quelque chose que je n'entends pas. Elle est vraiment maîgre. Des fesses de petite fille prépubère. Elle va se laver, voilà ce qu'elle doit lui avoir dit, car elle disparaît de nouveau dans la salle de bain et j'entends couler l'eau. Le lendemain même histoire. Ma femme va faire des courses. Je ne m'y attendais pas. Et justement il est 11h00 passée. Je sors, vais à leur porte en catimini. Justement les autres voinsins viennent de sortir avec leurs amis. La voie est complètement libre. Je reviens à mon poste. Même position même punition. L'histoire se répète. Seul petit plus. Plus de temps pour les observer. Après l'amour, c'est lui que je vois le premier se lever. Il s'approche de la porte, le sexe droit, bandant, la peau de ses couilles relevées par la tension de son vit. Plus petites bites que la première fois que je l'avais vu nu. Il lui dit : Je vais te montrer qu'on peut prendre une douche en cinq minutes. La veille j'avais entendu en faisant le lit dans notre chambre, la fenêtre grande ouverte, une dispute entre nos deux plus proches voisins. Ce n'est d'ailleurs pas la première fois, mais là quelle virulence ! Elle faisait visiblement le ménage, et avait lui demander de revenir à une heure précise, ce qu'il n'a pas fait. Elle l'a enguelé, le traitant de tous les noms. Je n'ai retenu que la fin de sa diatribe : Et d'abord tu n'es même pas beau, et puis j'en ai marre de faire l'infirmière ! Je note cette dispute car elle est révélatrice, au-delà des tensions dans ce couple, de l'état (en maladie) de ces jeunes gens. Je ne les entendais que parler de Sécurité sociale, voilà peut-être une raison de leur monomanie. Et le parallèle (et par là-même la confusion entre-eux qui s'instaure dans mon esprit) entre ces deux couples, à notre étage, se renforce : le même jour les deux femmes se sont coupées les cheveux très courts. Et j'ai cru entendre que la jeune femme du palier venait de subir une opération. Hier soir en rentrant du travail (mardi 12/11) j'aperçois un couple s'embrassant sous le passage du jeu de boules. Je les ai déjà remarqué une fois. Là je peux les admirer à mon aise, mise à part les passants qui me gênent. Derniers baisers avant de se quitter. Lui est typé. Ils ne sont pas très jeunes, mais leur fougue est émouvante, et désuette. Ce soir (mercredi 13) j'aperçois le couple du lundi Au métro. Et d'un coup, comme par miracle, ce n'est plus le couple du lundi, mais le couple de 5 à 7. Ils sont assis au fond du café (aujourd'hui il y a de la lumière on les distincte bien). Ils s'embrassent. Je rentre boire un café. Il y a du monde. Je ne peux pas m'asseoir où je voudrais. Je leur tourne le dos. Il me faut me retourner pour les voir, mais dans mon mouvement je croise le regarde d'un autre couple. Ils portent sur moi un regard de soupçon. Je ne peux donc pas faire à mon aise. Une image seulement. Elle la tête en arrière, et il lui lèche longuement le cou, l'embrasse, le mordille amoureusement. J'imagine leurs corps dans l'étreinte. Un soir j'entends la jeune femme du couloir crier : Julien, non, Julien, pas ce soir, non Julien. Je sors dans le couloir. Je m'approche de la porte de l'appartement du palier (l'autre couple est absent depuis quelques soirs, un week-end prolongé ?). Ils sont allongés dans leur lit et lisent chacun de son côté, quoi ? je ne saurais dire. Elle se gratte souvent le nez ou les lèvres. Elle porte des lunettes. Je les entends parler. Elle est sportive (son corps, voilà pourquoi, mais quel sport ? un sport collectif, des compétitions, du sérieux, quoi). Ma femme tarde à rentrer. Juste avant qu'elle n'arrive je sens à de menus bruits que le couple du couloir s'apprête à baiser. Quels indices ? Je ne sais pas. Je l'entends lui se brosser les dents. La première fois que je les avais entendus baiser (rien depuis lors) il en avait été de même. Et puis ma femme rentre enfin à la maison. Je discute avec elle. Je trouve finalement un prétexte pour sortir (descendre la poubelle, vraiment c'est une infection). Quand je remonte j'entends très nettement le bruit des baisers du jeune homme sur le corps de sa compagne, sonores, le matelat qui grince, les draps, lointains, qui se froissent. Mais j'entends également ma femme dans notre appartement. Je reviens chez moi, et nous nous couchons. j'ai du mal à trouver le sommeil, en pensant à nos voisins en train de faire l'amour. Perturbant. Le samedi 30 novembre 1996 est à marquer d'une pierre blanche. Je vais encore parler de nos voisins de palier, mais avant toute chose il serait bon de préciser qui est qui. Depuis plus d'une semaine le couple du palier, celui que j'appelais ainsi, en fait la sportive, qu'on avait pris pour une concertiste, à moins que ce soit son compagnon, n'était pas chez eux. Chaque matin , en partant je pouvais m'en apercevoir. Vendredi, quand je suis repassé à la maison après le salon, en repartant pout aller au café, j'ai entendu le bruit d'une porte qu'on refermait. J'ai attendu pour soritr. Je n'aime forcer le hasard d'un rencontre. Je suis sorti quand je l'ai entendu desecendre les escaliers. En bas dans le hall, je l'ai vu, c'était ma voisine, la sportive toute fine qui pourtant parle de ses cuisses comme des jambonneaux. J'ai regardé la boîte aux lettres, elle prenait son courrier, et c'est bien la boîte qui se trouve juste au-dessus de la notre, A (Anne ?) Alléaume. Ce samedi donc, je descends pour aller chercher le Pariscope car nous désirons aller aub cinéma ce soir. En remontant, j'ai allumé une cigarette en cours de route, je décide de finir ma cigarette sur le palier, A.A n'est pas là. Quand je suis sorti de l'appartement j'ai attendu que nos voisins, qui rentraient (de courses ? Ils étaient chargés de sacs en plastique) rentrent chez-eux. Je fumais donc ma cigarette et si j'attendais ainsi dans le couloir, jetant un oeil sur le programme de cinéma, c'était plus pour finir ma cigarette et rentrer ainsi dans l'appartement qu'on venait juste d'aérer, que pour autre chose. Une musique (la télé, j'en reconnus le jingle de la page de publicité de La Une). A cet instant je me dis qu'il y avait quelque chose de très sensuel de la voix de cette femme qui chantonne à la fin de la publicité. Mais après ces chuchottements continuèrent. C'était à peine croyable. Je m'approchais de la porte de nos voisins de couloirs. Je les entendais,ils étaient proches de la porte d'entrée, bref dans leur salon. J'entendis très nettement plusieurs baisers sonores. Mon attention s'aiguisa. Et maintenant les râles de la jeune femme (ils s'étaient transformés ainsi). La curiosité liée cette fois à la surprise, je ne m'attendais pas à cela, je pris l'initiative de regarder par le verrou, ce que je n'avais jamais fait chez eux. Ce que je vis ? Pleine lumière. Elle, debout le corps ployé en avant, nue, elle n'avait gardé que le haut, un tee-shirt remonté jusq'aux épaules, je voyais son soutient-gorge relevé également, ses seins, plutôt ronds tombant, lui debout derrière, lui attrappant les fesses, jolis corps, la prenant par derrière. Sa queue s'enfonçant dans son con. Quelques secondes. Le téléphone sonna. Il laissèrent sonner. Le répondeur se mit en marche tandis qu'ils baisaient. Lorsque le répondeur eut fini de se rembobiner, elle s'excusa. Je vis la queue de l'homme bandant irrésistiblement se planter dans l'air, et elle alla écouter le message. Ceci fait, elle revint vers lui, le téléphone était tout à côté. Ils s'embrassèrent. Elle revint et se coucha sur un fauteuil (je ne le voyais pas, hors-champs, mais je l'imaginais bas, je ne sais pas pourquoi) aux ressots métalliques bruyants) et il finirent de faire l'amour, sans que je pus les voir faire. Un peu décalé. Leurs volets étaient fermés, il leur arrivait donc de faire l'amour ailleurs que dans leur chambre. Je les écoutais faire. Les bruits se firent beaucoup moins forts, ils parlèrent assez vite, et l'homme très vite alla se doucher. Il demanda une serviette à sa compagne, puis lui demanda d'allumer la lumière de la salle de bain, ce qu'elle fit en passant devant le trou de la serrure, trop vite cependant pour que je puis la voir nue. Quand elle eut fini, et rappelé à son ami sous la douche qu'il fallait qu'ils speedent car leurs invités arriveraient d'ici une heure, elle vint se placer juste devant le trou de la serrure pour s'habiller. Elle remit son soutient-gorge, un tee-shirt noir, et sa culotte, puis son jean. J'entraperçus sa chatte (l'animal du couloir) lui passer entre les jambes, ce qui m'amusa. Elle porte une tâche sur le haut de l'intérieur de sa cuisse droite. A moins que ce soit un bleu. Je n'ai pas vu sa toison, mais elle a un corps très proche de notre autre voisine. Des petites fesses toutes lisses, des jambes fines, elle n'est pas très grande, et a d'assez beaux seins d'après ce que j'ai pu en voir, même si elle était penchée quand je les ai vus. Ce qui est très étonnant, c'est qu'ensuite je suis rentré à la maison. J'ai commencé à retranscrire sur mon ordinateur ce que je venais de voir (une première). Cela faisait plusieurs jours que nous n'avions pas fait l'amour, nous avions bu, et je venais de voir ce spectacle des plus excitants. Nous fîmes l'amour dans la chambre. Je ne souhaitais pas particulièrement prendre C. par derrière comme j'avais vu mon voisin le faire avec sa compagne, ne pas agir en mimetisme, même si pour une part ma pulsion, mon désir sexuel avait été mû par ce que j'avais vu, mais c'est elle qui, après que j'ai commencé à la sucer ; elle était allongée sur le lit, moi à genoux par terre, dans l'obscurité ; elle s'est retournée et s'est offerte à moi, me tendant son cul magnifique, la tête renversée dans l'oreiller. Alors que nous jouissions, lent coït stimulant, faits d'accouts brusques et de lents mouvements, le téléphone s'est mis à sonner. Nous l'avons laisser sonner. J'ai trouvé troublante cette coïncidence. En ouvrant une enveloppe qui dépassait de la boîte aux lettres de A. Alléaume, car depuis plus d'une semaine je n'ai entraperçu le couple que vaguemenet ce week-end, un paquet obstruait la boîte, je trouve un bulletin de paie adressé à Mlle Annie Alléaume. EMPLOI : MAQUILLEUSE. URSSAF : CONVENTION COLLECTIVE DE LA PRESSE PERIODIQUE. Elle a reçu un chèque (BNP) d'un montant de 1583,82 Frs, tiré sur le compte de la société MV MULTIMEDIA 26, rue du Bouloi 75001 PARIS. Pour 20h et 2 vacations du 27 au 28 novembre 1996. Numéro de Sécurité Sociale : 2691086194161 16 Je remets cette enveloppe recachettée le soir même (le 6/12/96) dans sa boîte aux lettres. Samedi matin je descends acheter le pain et des cigarettes. Il fait un temps magnifique, ciel bleu, sans nuages, doux. Pas l'ombre d'un nuage. J'en profite pour me promener dans le quartier. En revenant je m'arrête sur le seuil de la porte du couple du couloir. A partir d'aujourd'hui je les appelerais par leurs prénoms : Julien et Catherine. Il est midi. Ils finissent à peine leur petit-déjeuner. Par le trou de la serrure, je vois très nettement sur leur table basse des restes de nourriture, de la confiture, des tasses, etc. Catherine est assise sur le fauteuil qui se trouve dos à la fenêtre, juste en face de la porte d'entrée. Julien à ses côtés. Ils discutent. Lorsque je me relève j'entends des bruits que je reconnaîs comme ceux de deux chairs s'entrechoquant l'une l'autre, un bruit familier chez ce couple. Pensant qu'ils sont en train de faire l'amour sur le canapé, je me baisse à nouveau et regarde par le trou de la serrure. Il n'en est rien : elle lui frappe la main à plusieurs reprises avec un geste qui semble vouloir dire : Mauvais garçon ! Ne pas oublier qu'elle est institutrice. Les pires... Elle lui sourit. Il l'embrasse penchée sur elle. Elle se laisse renverser en arrière vers la fenêtre. Ses jambes se lèvent. J'aperçois ses cuisses. Elle ne porte qu'une longue chemise de nuit, une sorte de tee-shirt blanc qui lui arrive au niveau des genoux. Elle porte un gilet en laine de couleur par dessus. Julien glisse sa main sur ses cuisses. Elle se relève légèrement. Puis se place sur les genoux de son ami, un court instant car cela ne semble pas très confortable, elle revient à sa place initiale, il glisse alors ses mains sous ses jambes, l'attrape à bras le corps et la soulève. Je les vois passer devant la porte. Je vois ses fesses, elle ne porte pas de culotte. Ils passent en coup de vent. Je les entends qui s'allongent (je ne les vois pas faire) sur un siège qui grince (toujours le même) qui doit basculer légèrement. Ils rient. Je ne sais plus ce qu'ils se sont dit. J'ai dû me relever. Cette position (il ne faut pas trop bouger sinon le parquet, surtout du côté droit de la porte, se met à faire du bruit) n'est pas très confortable. M'étirer. J'entends ma femme au téléphone. J'entends, et pourtant je ne devrais pas entendre. Dans la conversation à venir, ce que j'ai entendu je ne devrais pas le savoir. Faire semblant de ne pas le savoir. Situation insolite. Et soudain le bruit des corps s'entrechoquant revient. Je colle mon oreille contre le battant de la porte. Les enfants à l'étage au-dessus font un raffut du tonnerre. Je n'entends rien tout d'abord. Je peste même contre eux. Et puis le calme revient. Je les entends à nouveau. Il est midi et demi passé. Le coït s'accélère. Elle pousse de tous petits gémissements. Des souffles. Elle est en-dessous, c'est sûr. Lui je ne l'entends pas. Je sens simplement le poids de son corps, et ses mouvements qui s'accélèrent peu à peu, se font entendre. Plus de baisers comme au début. Pas de cris communs. Puis ils restent longtemps l'un dans l'autre. Ils discutent à voix basse. Rient. Elle se lève tout à coup et je la vois (à peine) passer en courant devant la porte. Elle laisse une grande trainée de foutre, c'est tout au moins ce que j'entends que Julien lui dit. Elle lui dit qu'elle va faire caca, avec dans la voix quelque chose que je ne lui ai jamais entendu, une extrême jeunesse, comme le dirait un enfant à sa mère. Elle le répète plusieurs fois. Il s'approche de la salle de bain pour lui dire qu'après il ira pisser. Elle lui demande s'il prendra une douche. Il lui répond que non. Je rentre. Le soir même. En attendant ma femme qui doit repasser à la maison avant que nous allions dîner chez son oncle et sa tante, je reste sur le pas de la porte de notre appartement. Je capte un morceau d'une de leur conversation qui me laisse perplexe après toutes les engueulades d'une rare intensité que j'entends chez eux. Ils dissertent sur leur couple, qu'ils voient comme un modèle, malgré un besoin de voir chacun ses amis. Une sorte de contras établi entre eux. Je ne comprends pas tout. A chaque fois que j'entends Catherine parler d'une de leurs amis c'est pour le dénigrer, avec une force qui me sidère. Un peu comme lorsqu'elle s'en prend après Julien. Elle crit comme une histérique, et lui bêtement ne prend ni le dessus, ni ne s'efface, il continue (avec quelle idée dans la tête, je me le demande) et s'enfonce. Le ton monte. Etourdissant. J'ai vu leurs noms sur leur boîte aux lettres. J. et C., c'est bien eux. il faudra que je les note sur un bout de papier pour m'en souvenir. Ils ont une plus grande boîte que la nôtre, ce qui m'ennuie, mais elle ferme mal, ce qui me rassure. Elle est originaire d'Augeac. Enfin sa famille y vit, c'est en Auvergne et elle y passera Noël. Je les ai vus fumer du hasch. (Il le préparait lentement, comme un rituel, tandis qu'elle recevait des coups fils sans arrêt. A chaque communication, une demie-heure au bout du fil à raconter son week-end.) Amusant ces nouveaux profs aussi ringards que les précédents, les excuses en moins. Mode. Modellé. Ils avaient regardés je ne sais quel navet à la télévision ce dimanche soir. Je savais qu'ils feraient l'amour. A 22h30, je suis sorti sur le palier. En effet. Je les ai entendus. Toujours la même chose quand je ne fais qu'entendre, car ils s'étaient couchés dans leur chambre. Des bruits humides. Réguliers. Et quand il accélère, celui de chairs qui claquent comme s'il la frappait. Ses cuisses à lui venant frapper (vue les bruits que j'entends il ne peut que la prendre dans deux positions, par derrière, ou par devant, elle les jambes relevées, offrant ainsi avec ses cuisses ce possible bruit de frappe, de claques) le haut de ses cuisses à elle ou ses fesses. Elle poussait des petits souffles rauques. Lui, rien. Il modulait cependant. Plusieurs rythmes. Après plus de deux semaines d'absence (vacances de Noël ?) le couple Alléaume est de retour. Cela ne durera que deux jours. Pas la nuit. Puis, plus rien. C. Masson et J. Habereau. (Lui est maçon). Amusant, non ? Toujours rien chez le couple Alléaume. Anne est de retour de Chicago-Toronto. Comme elle est partie plus d'un mois et que les voisins sont absents depuis autant de temps, que peut-être il y a un lien. C'est curieux un appartement vide comme cela pendant plus d'un mois, lorsque l'on sait que l'une des personnes du couple (dans ce cas l'homme) possède un appartement dans un autre endroit de Paris.

Jeudi 14/01/97, une découverte. Le soir, je savais que le couple au chat, se mettait généralement au lit tôt, et faisait parfois l'amour (assez peu souvent je trouve) au lit. La seule fois où il en fut autrement ce fut une après-midi dans le salon où je les découvris mi-nu, mais je ne vis pas tout. Je les entends parfois vers 22h30 (acmé). C'est rare qu'à cette heure Caroline soit couchée, mais enfin. Hier, il était 23h30 passé. J'entends le bruit de leur télévision : ils regardaient un film. Elle s'était fait coupé les cheveux la veille. Très court. Elle est assez mignone. Ce n'est pas vraiment une fille sur laquelle on se retourne dans la rue, beauté discrète, mais ses traits sont fins, son rire en cascade émoustillant. Une fille qu'on a envie de prendre par derrière. De faire crier. Une fille qui parle beaucoup, et qu'on a donc envie de faire taire... de plaisir. Je les entends donc se préparer pour aller se coucher. Je reste sur le pas de notre porte en les écoutant à distance, nos murs sont vraiment minces. On entend tout. Quand ils se brossent les dents, par exemple, ou quand ils pissent. Impressionnant de rendu. Je les entends s'éloigner de la salle à manger, ils éteignent la lumière, j'entends quelques instants leur chat (une chatte) jouer avec une boulette quelconque sur le carrelage. Et puis soudain, révélation : je les entends comme si j'étais dans leur chambre. Parlent-ils fort ce soir ? Je colle mon oreille au mur (il est glacé, il fait froid dans le couloir, leur manie de laisser la fenêtre du couloir ouverte pour laisser sortir leur chat), je suis dans leur chambre, ils sont au lit. Je les écoute discuter, se chahuter gentiement. Elle parle de sa grosse queue. Il se fait pressent. J'entends sa grosse voix qui contraste par rapport à celle de sa compagne cristalline qui part parfois dans des aigus excitants. A la limité de l'hystérie ou de la folie. Quelque chose de sexuel. Ils ne feront pas l'amour ce soir mais j'ai découvert un secret que j'exploiterais ultérieurement. Janvier, février, rien de nouveau. Le couple Alléaume, n'est toujours pas rentré. Quelqu'un est passé prendre leur courrier cette semaine. L'aspirateur a vaguement changé de place, sinon rien de nouveau. Le couple J.C. par contre est toujours là. Pendant les vacances Catherine, instit. ne travaille pas, elle travaille chez elle. L'autre soir, j'ai essayé ma découverte récente, vu dans le film Brigands, chapitre VII, d'Otar Iosselanni. J'ai plaqué un verre à pied contre la paroi du mur qui dans le couloir de l'immeuble donne juste dans leur chambre. Je les ai entendu faire l'amour. 22h30, comme d'habitude. Cela a fini vingt minutes plus tard. Elle a ri plusieurs fois, ce qui m'intrigue un peu. Je n'entends qu'elle dans l'amour, ses souffles, et quelques rauques plutôt aigus, des petits cris de plaisir si proche de la douleur. A. nous disait l'autre soir qu'il avait déjà vu un couple faire l'amour depuis chez lui, mais que qu'il trouvait ce spectacle plutôt mécanique, monotone. Je ne suis pas d'accord avec lui. Ce soir encore, je m'asseois à la table de travail de ma femme, dons plus proche de la fenêtre qui donne dans la rue, sur l'hôtel dont les chambres se trouvent juste en face. Je lève la tête car j'avais remarqué plusieurs fenêtres allumées. Dans une des plus hautes, au-dessus c'est le ôît et les chiens assis, j'avise la silhouette d'un homme dont les mouvements répétés me désignent qu'il est en train de baiser. Je ne veux pas m'approcher de la fenêtre, ma femme tape un texte sur l'ordinateur, et je ne voudrais pas attirer l'attention de ce couple, qui visiblement fait l'amour devant la fenêtre, les rideaux non tirés, juste la mousseline, et encore, pas complètement. Je me lève et vais dans la chambre. Les volets sont fermés. J'ouvre la fenêtre sans faire de bruit, puis défais le loquet des volets, et les entrouve. Je fixe la fenêtre où c'est sûr désormais je vois ce couple faire l'amour. Je reviens dans le bureau, ouvre le tiroir, extirpe sans m'en faire remarquer par ma femme ma paire de jumelle, astucieusement dissimulée sous un dossier et m'en vais dans la chambre pour les regarder faire. C'est preque la fin cependant. La femme doit être allongée, la tête près de la fenêtre et l'homme la chevauche hardiment. Le rythme de leurs gestes est assez rapide. Après l'amour, il pose sa tête contre sa poitrine, je n'en vois que la naissance. Elle lui caresse lentement les cheveux. Je referme la fenêtre sans faire de bruit, surpris que mes allées et venues n'ait pas attiré l'attention de ma femme. Je glisse ma paire de jumelles sous le lit, dans la chambre, et reviens travailler. Le coeur battant, le sentant s'imiscer dans mes tempes. Mais je parviens tout de même à reprendre mon travail. Et ce que j'écris ce soir, avec mon plume, sur une feuille, contrairement à mon habitude, est plutôt intéressant. Un bon début, me dis-je en moi-même. ce n'est que plus tard que je viendrais taper ce texte, une fois ma femme couchée. Ce n'est pas que je veuille lui cacher tout cela, mais je sais qu'elle me taquinerait, et je ne le souhaite pas. La honte s'empare de moi, inévitablement. Ce soir nous avons fait l'amour. Ses yeux cherchant mon regard dans l'amour, une profondeur presque désespérée. Installé vendredi soir un petit système plutôt ingénieux pour tenter de détourner le courrier des Alléaume. Plié en deux un agenda qu'on nous avait glissé sous la porte, un peu rigide, ce qui permet d'attrapper les enveloppes qui dépassent. Trouvé aujourd'hui lundi la quittance du loyer. Vu en transparence le montant qui est de 2259 F avec les charges. Par contre le couple Julien-Catherine (qui ne s'engueule plus depuis quelques semaines) a bouché (comment ? je ne sais pas, mais j'en suis bien marri...), le trou de la serrure de leur porte d'entrée. Quand je passe ma main je sens cependant un souffle de vent, mais tout est désespérement noir. Je ne sais pas quoi faire. C'est troublant tout de même, au moment où je découvrais la solution de les écouter par le mur de leur chambre qui donne dans le couloir, à l'aide d'un verre à pied, et que mon voyeurisme devenait auditif, je perds toute possibilité d'user de mon regard. Pourvu que cela change. L'image de leur couple nu devant la porte me hante encore. je les revois mentalement. Son vit entrant dans son con. Son soutient-gorge à moitié défait. Le pantalon à mi-cuisse. Le reverrais-je ? Je ne crois pas non. Toujours fermé, désespérement fermé. C'est à n'y rien comprendre... Et puis ce soir au moment de récolter à nouveau la moisson de la boîte aux lettres des Alléaume, je me rends compte qu'il n'y a plus rien. La boîte est vide. désespérement vide. Tout va de travers, me dis-je. Il faisait très froid cette après-midi à Paris. J'étais rentré plus tôt. Vers cinq heures et demie je me trouvais devant le parvis de Notre-Dame. J'avisais un couple qui descend sur le quai qui longe le parvis, reliant au bord de Seine, le pont au double et le petit pont. Je les vois qui s'asseoient sur le rebord en pierre, au centre du quai. Je fais le tour, par le parvis, puis par le quai de Montebello. Plusieurs fois. Il n'y a qu'une solution, ce serait me pencher au-dessus d'eux, depuis le parvis de Notre-Dame qui surplombe magnifiquement le quai. Mais je n'ose pas. Il faut franchir une petite barrière en fer forgé peinte en vert qui protège un minuscule espace vert. J'attends longtemps en hésitant à franchir cette limite. J'ai peur qu'un gardien me remarque et m'interpelle. Et puis finalement je cède à la tentation. Ils sont encore là, je les vois parfaitement, heureusement personne ne prête attention à moi, je me penche au-dessus du parapet. Ils se reboutonnent. Je suis arrivé trop tard. Trop hésité. Quelle poisse, vraiment ! Ce n'était décidement pas la journée. Je vois très nettement le jeune homme reboutonner son jean, j'aperçois son caleçon gris et blanc. La jeune fille est également déboutonnée. Elle ferme sa braguette. Ils s'embrassent vaguement. Visiblement l'affaire est terminée. Ils ont dû se caresser pendant que je tergiversais. Ils me remarquent en partant. Je n'en suis pas déçu. C'est au moins ça. Puisque je croyais tout perdu. Qu'ils perdent un peu de leur assurance, les inatteignables amants... Le temps passe. Des changements dans l'immeuble : Les Alléaume sont partis, ils ont déménagés cet été (1997). Lorsque Caroline est revenue de ses vacances en Corse, j'étais resté seul à la maison. Personne dans l'immeuble ni dans les hôtels alentour. Au début du mois suivant, des nouveaux remplaçants. Septembre -octobre. Ils ont finis d'aménager leur appartement. Par le trou de la serrure je peux la voir faire sa gymnastique (surtout au début lorsqu'elle était seule dans l'appartement). Je la vois souffler dans l'effort, les yeux légèrement fermés comme si elle faisait l'amour avec un partenaire invisible. Une fois seulement je les ai entendus faire l'amour, entendus, car je ne peux pas les voir. En plus ils font l'amour dans le noir. Le soir. C'était fin septembre. Un soir. Très tard (ils se couchent relativement tôt d'habitude). Il était 23h passée peut-être. C'était magnifique. Long, tout d'abord, et je l'entendais souffler et gémir (parfois un peu fort et il lui demandait de faire attention), et leurs corps se mêler, butter l'un contre l'autre. Sur la fin, elle n'en pouvait plus, elle a cri, elle a parlé. Certaines positions la faisait plus jouïr que d'autres. Dans l'impossibilité de deviner leurs positions. Elle lui a répété je t'aime plusieurs fois après avoir fini. Et dans sa voix il y avait du bonheur, de la reconnaissance et un réel amour qui faisait bon entendre. Lui a plaisanté sur le fait que c'était sa corvée de la semaine. Ils se sont embrassés encore plusieurs fois. C'est une belle fille (Bretonne), je l'ai vu plusieurs fois nue depuis qu'ils ont aménagés. Une fois même il l'a prise aisni, toute nue dans ses bras. Il lui caressait les fesses. Une toison brune. De belles fesses même si elles me paraissent un peu plates. Des seins classiques. Un ventre rond et des cuisses généreuses. Ce qu'elle a de plus beaux : ses yeux. Sinon : les autres voisins sont toujours là mais avec des hauts et des bas. Quelques engueulades, mais jusqu'à présent rien d'aussi terrible que précédement. Si ce n'est jeudi dernier (2 oct. 97). Je sors fumer une cigarette en attendant que Caroline rentre de son cours de chant. Je vais me poster à la porte de Caroline (l'autre voisine se prénomme ainsi), rien d'intéressant je rentre discrétement. Chez les autres voisins je crois entendre des bruits de baisers. Puis des pas dans l'appartement. Des voix s'élèvent. Je m'éloigne du pas de la porte. Et je l'entends dire elle : c'est étrange que tu puisses bander mou et éjaculer quand même. Et lui de répondre : ouais, faut dire aussi que tu montres pas beaucoup d'enthousiasme. (cela texto) Elle : J'pense que c'est toujours comme ça au bout d'un moment. On vit ensemble depuis 2 (?) ans déjà, on a plus les mêmes désirs. Des horreurs sur le ton de la conversation la plus anodine. Je ne me souviens pas de tout. Mais j'étais pétrifié d'entendre cela. Je l'entends elle partir se doucher et continuer à lui balancer ses saloperies sous l'eau en trombe. Il se rhabille fissa et la préviens qu'il va descendre acheter la bière. Il sort. Je l'entends pester dans les escaliers.

 


© Philippe Diaz

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