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Un jeune couple s'embrasse sur un banc du quai de Bourbon. Elle paraît assez grande, a de longs cheveux chataîns, porte une jupe noire assez courte, des bas noirs, un bustier noir. Lui, brun, porte des lunettes, une veste de jean. Longs baisers. Il glisse sa main sous sa jupe. Regarde ses bas qui s'arrête en haut de ses cuisses. Lui caresse les seins par-dessus le busier échancré. Un grain de beauté sur la poitrine. Ils essayent toutes les positions sur le banc. Lui assis face à la Seine elle lui tournant le dos et regardant le mur, ou tous les deux a coupetons sur le bas, elle les jambes étendues. Il glisse souvent la main sous sa jupe. Baisers avec la langue. Elle lui lèche l'oreille pendant qu'il lui caresse les seins sous le bustier. un instant je le vois même soulevé le tissus pour y poser ses lèvres. Quand ils sont assis à croupetons sur le banc l'un en face de l'autre elle lui caressse le sexe sur son pantalon pendant qu'il passe sa main dans ses longs cheveux raides. descend le long du dos. La troupe des voyeurs s'aggrandit. Deux trois tout d'abord qui reste groupé ensemble, discute même ensemble parfois, me désignant du coin de l'oeil avec un sourire que je crois être narquois, et des fois vengeur. Je suis longtemps resté à la place stratégique au(dessus du couple les repoussant au coin du quai, près du parapet. Il y a entre autre le vieux dégoutant que je croise toujours mais qui s'en ira assez vite (toujours avec un vieux sac en plastique à la main (celui qui avait une longue vue un jour)), le petit nerveux sec à lunettes qui m'avait agressé verbalement un jour de l'autre côté en me demandant ce que je cherchais. Et puis un très distingué (qui n'en paraît pas en être (il s'est peut-être découvert sur le tard ? ) et deux autres que j'ai déjà vus également qui se ressemble un peu, même taille même corpulance, chemise plus très blanche. Bruns.Typés, mais je ne sais de quelle origine. Leurs regards me désignent très visiblement comme le fautif. En gros le malade c'est moi, le gêneur, assurement. Le couple se lève et s'en va finalement. Je les suis jusqu'à Notre-Dame où il rentre dans une petit cour où ils s'embrasse d'ailleurs. Il s'agit d'une école. L'ESSEC. A moins que cela soit l'antenne de Sciences-Po. Amusant. J'erre dans le square Jean XXIII. Le ciel menace. Le vent (très fort, et froid tout à coup) se met à souffler. Je reviens sur mes pas. Je regarde les autres quais : personne. Je reviens plus tard au même endroit, ils sont tous là. Un couple que je prends en photo accolé au mur s'embrasse, mais me remarque. C'est peut-être de là que vient mon erreur. Je fais le tour du pâté de maison pour revenir de l'autre côté. J'avais remarqué une grande blonde portant une mini-jupe et des hauts-de-chausse noir lui montant au-dessus des genoux. Un petit blouson bleu-vert métallisé. Elle est accompagné d'une jeune homme de sa taille, bien mis, à lunettes. Brun. Je m'approche des autres voyeurs. Je me penche. Ce que je vois : Il lui passe la main sous sa mini-jupe et la relève donc pour lui caresser les fesses que j'aperçois très nettement. Elle porte un string qu'on aperçoit pas, comme si elle ne portait pas de culotte. Ils s'embrassent avec la langue un court instant, puis s'en vont. Un homme que je n'avais pas encore vu s'approche de moi menaçant et me dit que je commence à faire chier avec mes photos, nous on est là pour matter alors avec ton appareil ne nous fait pas chier. Je ne fais pas de bruit, je proteste, sans voix. Je devance le mouvement du couple qui fait le tour de l'île. L'homme aussi, avec son blouson de cuir, son visage fermé marqué (une cicatrice ?). Il revient vers moi quand il s'aperçoit que je fais comme lui, et réitère ses menaces. Avec les mêmes mots, mais dans la voix quelque chose de plus menaçant. Je le laisse les suivre. Je les suis de loin. Ils remonteront peu après mais sous un pont où je n'aurais pas pu les suivre, ils étaient suivis par la meute des voyeurs (sur le quai, en haut et en bas, un peu partout) ils auront surement fait des choses que j'aurais voulu voir. Je les suis jusqu'au métro Saint-Paul. Ils ne prennent pas la même direction que moi. Elle est vulgaire en fait, je l'ai vu de près. Mais quel cul !

08 juin 1995

 


© Philippe Diaz

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