Le plus amusant dans cette série de photographies, c'est le parcours qui sépare ces quatre clichés : quatre lieux éloignés les uns des autres, situés pourtant dans le même quartier, le même secteur, la première photographie a été prise devant la bibliothèque de l'Arsenal, Rive droite donc, la seconde, sur l'ïle Saint-Louis, quai de Bourbon, au coeur de la capitale, la troisième, de l'autre côté de la Seine, rive gauche, Port Saint Bernard, dans le square Tino Rossi, plus connu pour son Musée de sculpture en plein air, enfin la dernière a été prise Port de la Tournelle, face à Notre-Dame, parcours formant un Z à l'envers sur la carte.

 

 

C'est tout à fait anecdotique, c'était la première fois que j'apercevais un couple s'embrassant dans une voiture, j'ai pris cette photographie à la volée, je n'avais pas remarqué l'homme qui passe sur le trottoir, plutôt si au moment de prendre la photo surement avais-je dû attendre qu'il s'éloigne et peut-être même avait-il remarqué mon manège, tentatives d'approches dérisoires autour du véhicule, et s'était-il retourné juste après ce cliché : aujourd'hui, allez savoir pourquoi, j'ai l'impression de voir la silhouette de Denis Roche...

 

 

Les quatres photographies se suivent donc et ne se ressemblent pas, elles représentent un moment précis d'une journée, d'une longue déambulation dans les rues de Paris, les quais de l'île Saint-Louis, les abords de cette île, pour la première fois j'ai réussi à ne prendre qu'une seule photo, non plus pour garder la trace de ces baisers, mais pour garder en mémoire tout ce lent cheminement.
Sur cette photographie d'ailleurs la trace est tangible, cat si l'on fait bien attention on peut découvrir mon ombre se profiler, discrète en bas du cliché, comme une humble signature.

 

 

La déception de se trouver loin d'un couple que l'on voudrait photographier est souvent, comme ici, adoucie par la plénitude d'un ensemble : et l'on s'aperçoit qu'on cherchait avant toutes choses de la matière vivante, de l'expression, de la chair, du visage, et c'est un paysage quel'on découvre, l'ombre des branches d'arbres qui sensuels, se font enlassants.