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Quand on s'est connus davantage, c'est lui qui m'a tout raconté. Il m'a montré le système pour regarder par les gogs, pour voir les gonzesses pisser, sur notre palier même, deux trous dans le montant de la porte. Il remettait des petits tampons. Comme ça, il les avait toutes vues, et Mme Gorloge aussi, c'était même elle la plus salope, d'après ce qu'il avait remarqué, la façon qu'elle retroussait ses jupes...
Il était voyeur par instinct. Il paraît qu'elle avait des cuisses comme des monuments, des énormes piliers, et puis alors du poil au cul, tellement que ça remontait la fourrure, ça lui recouvrait tous le nombril... Il l'avait vue le petit Robert en plein moment de ses arcagnats... Elle s'en mettait du rouge partour et tellement que c'était sanglant, ça éclaboussait tous les chiots, toute la motte en dégoulinait. Jamais on aurait supposé un foiron si extraordinaire... Il me promettait de me la montrer et une chose encore bien plus forte, un autre trou qu'il avait perçé, alors absoluement terrible, dans le mur même de la chambre, juste près du lit. Et puis, encore une position... En escaladant le fourneau... dans le coin de la cuisine, on plongeait par le vasistas, on voyait alors tout le plumard.
Robert, il se relevait exprès. Il les avait regardés souvent, pendant qu'ils baisaient les Gorloge. Le lendemain, il me racontait tout, seulement il tenait plus en l'air... Il avait les yeux qui refermaient tellement qu'il s'était astiqué...

Mort à crédit

L. F. Céline

 

 


© Philippe Diaz